Le Cameroun est favorable à l’exploitation minière, pour promouvoir le développement national. Cette option a entraîné la création de nouvelles catégories de permis, intermédiaires entre la mine industrielle et l’artisanat minier : la petite mine, et la mine artisanale semi-mécanisée.
Au Cameroun, la junior minière britannique Oriole Resources a publié lundi 12 décembre une première estimation de ressources minérales pour son projet aurifère Bibemi. Elle annonce une ressource inférée de 4,3 millions de tonnes titrant 2,19 g/t d’or pour 305 000 onces environ.
Ce premier gisement d’or a été découvert au niveau de la zone 1 de Bakassi et la société estime pouvoir accroitre les ressources de la zone tout en avançant vers une estimation de ressources pour les autres prospects du permis d’exploration, en l’occurrence la zone 2 de Bakassi, Lawa Ouest et Lawa Est. Un programme de géophysique intercalaire est prévu pour le premier semestre 2023.
« C’était le premier forage jamais réalisé à Bibemi et il démontre clairement l’énorme opportunité qui existe dans cette région sous-explorée […]. Le prospect de la zone 1 de Bakassi est ouvert en profondeur, le modèle de ressources actuel atteignant 260 mètres », a commenté Tim Livesey, PDG d’Oriole.
Pour rappel, l’exploitation de l’or au Cameroun demeure essentiellement artisanale dans un secteur minier, dont la contribution à l’économie nationale reste négligeable. D’après l’ITIE, les Mines et Carrières n’ont contribué qu’à 1,7 % au budget de l’Etat en 2019 contre plus de 92 % pour les Hydrocarbures. La production minière cette année-là s’est notamment limitée à 12 000 onces d’or.
Des découvertes comme celle de Bibemi peuvent donc participer à l’émergence d’une prochaine industrie aurifère.
Au moins 140 cibles ont également été décelées essentiellement dans la série:
– Yokadouma,
– la série du Lom,
– la série de la Mbéré,
– le sillon de Mayo Rey.
Secteur du Diamant
En termes de production diamants, le Cameroun figure au bas de l’échelle mondiale, bien que le pays abrite un important potentiel en la matière. Selon les données du secrétariat national permanent du processus de Kimberly, le pays dispose de 41 occurrences de diamants alluvionnaires, un potentiel important de diamants alluviaux sur la ligne transfrontalière Batouri, Yaoundé, Ebolowa et une estimation du potentiel diamantifère alluvionnaire entre 3 et 5 millions de carats. Les pierres en provenance du Cameroun trouvent particulièrement bonne grâce auprès des diamantaires émiratis et belges.
Diamant et or : le Cameroun réduit de 50% les droits de sortie pour freiner les exportations frauduleuses
Selon la loi de finances 2023 de l’État du Cameroun, les exportations d’or et de diamant sont désormais soumises à un droit de sortie représentant 5% de valeur FOB du minerai à expédier. Le texte promulgué le 27 décembre 2022 par le président de la République réduit ainsi de 50% cette taxe, qui était jusqu’ici de 10% , Au lieu de procurer davantage de recettes douanières au Trésor public, le relèvement de la taxe à l’exportation du diamant et de l’or, il y a quelques années, a plutôt eu l’effet inverse au Cameroun. Concrètement, cette mesure a induit une déperdition des recettes, dans la mesure où pour fuir cette augmentation des taxes, les exploitants miniers ou autres acheteurs ont davantage développé des circuits d’exportation informels, qui échappent à la douane. De ce point de vue, la baisse de 50% du droit de sortie consacré par la loi de finances 2023 vise à encourager le retour aux exportations formelles.
Un défi logistique à relever
L’exploitation de l’or et du Diamant au Cameroun, comme dans de nombreux autres pays, peut avoir des impacts environnementaux significatifs. Voici quelques-uns des principaux impacts environnementaux associés à l’exploitation des diamants :
- Dégradation des terres : L’exploitation des diamants nécessite souvent la construction de mines à ciel ouvert et l’enlèvement de grandes quantités de terre et de roches. Cela peut entraîner la dégradation des terres et la destruction des habitats naturels, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la biodiversité locale.
- Pollution de l’eau : Les opérations minières, y compris l’exploitation des diamants, peuvent entraîner la pollution des cours d’eau et des sources d’eau environnantes. Les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction des diamants, tels que les agents de flottation, peuvent contaminer l’eau et avoir un impact sur les écosystèmes aquatiques et la santé humaine.
- Déforestation : Dans certaines régions, l’exploitation des diamants peut entraîner la déforestation, car les arbres sont abattus pour permettre l’accès aux gisements et pour la construction d’infrastructures minières. La déforestation peut entraîner la perte d’habitats critiques pour la faune et la flore, ainsi que des impacts sur les cycles hydrologiques et le climat local.
- Érosion des sols : Les activités minières peuvent perturber les sols et entraîner une augmentation de l’érosion. L’enlèvement de la végétation et la modification des caractéristiques du paysage peuvent augmenter le ruissellement de l’eau, ce qui peut accélérer l’érosion des sols et entraîner une perte de fertilité.
- Pollution de l’air : Les opérations minières, en particulier le concassage et le broyage des roches, peuvent générer des poussières fines qui se dispersent dans l’air. Cela peut entraîner une pollution de l’air locale, avec des conséquences sur la qualité de l’air et la santé des populations vivant à proximité des sites miniers.
Il est important de noter que ces impacts environnementaux peuvent varier en fonction des pratiques d’exploitation spécifiques, de la réglementation en vigueur et des mesures de gestion environnementale mises en place par les sociétés minières. Il est essentiel que les entreprises minières adhèrent à des pratiques responsables et prennent des mesures pour minimiser ces impacts environnementaux, en mettant en place des systèmes de gestion environnementale appropriés et en respectant les réglementations environnementales en vigueur.